Du cubisme et ailes élargies de la première Corsa, il ne reste rien si ce n'est que le nom. Jouissant d'une bonne
réputation, la polyvalente du constructeur allemand est arrivé depuis près de deux génération à maturité. La seule chose que l'on pourrait lui reprocher aujourd'hui, c'est sa relative
discrétion. C'est donc sans tambours ni trompettes que Opel a lancé rapidement un lifting en début d'année 2010 alors qu'elle venait d'être enrichie de mécaniques sobres et dynamiques.
Les retouches esthétiques n'étaient pas forcément nécessaire dans un premier, mais comme elles s'accompagnent d'un enrichissement en équipement bien venu et même étonnant à certains
"postes", le jeu en vaut la chandelle et de revenir dans la course avec des atouts.
Tout constructeur qui se respecte a dans sa gamme un label interne écologique. Chez opel, il se nomme Ecoflex.
Succédant à Ecotec, il en est également différent de par une technologie plus pointue. Je dois dire que cela m'a dérouté un certain temps car ce changement de nommination de label n'est
pas forcément appliqué partout en Europe. En Allemagne, ce n'est pas le cas par exemple et c'est pourquoi on retrouve le cache-soupape avec le nom de ECOTEC incrusté. La confusion est
donc possible mais la différence est telle que l'on ne peut reprocher à Opel Belgium de mettre en avant son nouveau terme.
Allons droit au but pour bien comprendre car ECOTEC et ecoFlex sont toutes deux au catalogue. La seconde, la nouvelle,
prendra vite le pas même si à la base, elles partagent la même mécanique, à savoir le 1.3 CDTI de 70 kW (95 ch). Elle utilise un turbocompresseur à géométrie variable et offre un couple
généreux de 190 Nm entre 1.750 et 3.250 tr/mn. Ça, c'est sur le papier car en réalité, ecoFlex est bénéficiare d'un moteur mieux lubrifié, à la combustion optimisée et dotée du
Start/Stop. Par contre où elle étonne, cette unité est couplée à une boîte de vitesse à... 5 rapports ! Un recul par rapport à ECOTEC qui en possède 6. Et pourtant, c'est tout le
contraire qui se passe avec une ecoFLEX gagnante sur toute la ligne avec une consommation mixte annoncée à 3,5 l/100 km, soit 0,9 l de moins que sa consoeur. De fait, le taux d'émission
de CO2 est à 94 g/km grâce à l'allongement du pont et des rapports de boîtes modifiés. Ajoutez à cela, un abaissement de la caisse de 20 mm, de revendiquer un remarquable CX de 0,26, le
montage de pneus 185/65 à faible résistance au roulement sur jantes de 15 pouces (option à 400,00 € montée pour cet essai), optimisation du passage de l’air dans les ouïes de
refroidissement et vous aurez tous les ingrédients pour une conduite écologique.
Autant dire que voilà les conditions d'ambiance pour cet essai assurée. Avec son physique "boule", la dernière née des
Corsa a pour elle une identité bien à elle. Plus encore en version 2 portes et hayon car le montant C est bien présent et un peu pénalisant lors des manoeuvres. Une fois que l'on a ses
marques, on l'oublierait presque. Pour rassurer le quidam, sur cette version, l'option aide au stationnement Park Pilot avait été cochée (350,00 €). La prise en main de cette Corsa
est facile. A bord, la présentation est propre même si elle manque d'une certaine qualité perçue en-dessous des références. Personnellement, je regrette ce côté "clinquant" de la console et des inserts des bouches d'aération traités "matt chrome". Ils
sont même quelque peu génants car ils se reflètent dès le premier rayon de soleil dans les rétroviseurs.
Poignant dans le volant cuir (option à 150,00 €), je suis prêt à limer le bitume. Question confort, je trouve vite ma position grâce au volant réglable en hauteur et profondeur. La
climatisation manuelle est de série et la vision 3/4 avant malgré son avancée de type monocorps est bonne. Aïe, comme il est bruyant ! On ne peut vraiment pas dire que ce 1.3 CDTI fait
dans la discrétion. Audible, il ne l'est pas qu'au ralenti, sur la route aussi. Le côté germanique de sa
conception ressort également via une suspension un peu trop sèche pour le genre. Franchement, on aime ou on aime pas. Cela ne m'a pas trop dérangé car ce petit revers permet d'avoir une
meilleur sensation de la route. Là où la Corsa étonne, c'est par sa tenue de route. N'étant pas OPC (la sportive de la gamme), elle vous emmène partout en sécurité. Et d'apprécier à sa
juste valeur, les feux AFL (Adaptative Forward Lighting) qui vous éclairent la route avec efficacité en suivant le profil de celle-ci. Pour peu que l'on reste sage car une fois que l'on
accélère franchement le rythme, il y a un léger décalage, un temps mort entre l'action au volant et celle des feux. Du coup, vous avez déjà inscrit votre Corsa dans le début du virage que
la vision s'améliore nettement. En anticipant légèrement, de tendre sa ligne idéale de conduite, et cela gomme cet effet. Comme quoi, ce n'est pas avec un bout de papier, le permis, que
l'on conduit une voiture, mais avec sa tête.
Corsa est comme un certain bonbon : à
double effet. Une fois compris son mode d'emploi, elle s'avère amusante. Elle pêche cependant par un étagement de boîte plus favorable à la consommation qu'à la performance et donc se
révèle quelque peu plate en reprise. Mais elle arrive encore à surprendre au passage à la pompe et c'est là que l'on comprend les bienfaits de ce nouveau moteur 1.3 CDTI puisque la
consommation s'est révélée lors de cet essai un peu supérieure aux chiffres annoncés. Il est vrai que je n'ai pas non plus bénéficié d'un terrain absolument dégagé et de me retrouver à
4,1 litres aux 100 km. Que voulez-vous, je l'ai utilisée comme au quotidien et donc plus souvent à agglomération périphérique d'une grande ville. Une pointe sur les autoroutes belges et
françaises m'ont cependant permis d'en apprécier une tenue de cap presque infaillible. Tant et si bien que la crevaison lente qui a affecté la Corsa ne s'est vraiment manifestée qu'au
sortir de l'autoroute, dans une bretelle à forte courbe ! Et celle-ci a plus que joué sur le bilan global de la consommation.
Au final, on ne peut que regretter que les efforts consentis par Opel au niveau mécanique tant moteur que châssis
soient quelque peu contrecarré par un manque de "pêche" et une présence au-dessus de la moyenne du ronron du 1.3 CDTI. Elle a une clientèle : celle du jeune en apprentissage qui aura
l'instinct d'écouter sa mécanique et celle du quinqua qui ne se pose plus trop de question.
Affichée au prix de 16.800,00 € ( en date du 1e septembre 2011 et sans les options citées), elle a des arguments
pour convaincre. Il faut être tolérant pour la finition et sur route, mais il est certain que le niveau Cosmo est d'un meilleur calibre.
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